En France, le nombre d’opticiens (déjà pléthorique) continue d’augmenter, conséquence le chiffre d’affaires par magasin poursuit sa descente, alors que le nombre de porteurs croît, cherchez l’erreur… La cause est à trouver (entre autres) du côté des enseignes qui « achètent » des parts de marché avec des offres à prix plancher : elles détruisent de la valeur en espérant se rattraper sur les volumes...
A l’instar d’Optic 2000 qui promeut en ce moment son offre d’appel « monture + verres à 39 euros tout compris ». L’enseigne, leader dans l’hexagone avec 1.210 points de vente, bat en effet la campagne pour alpaguer des clients et présente dans la foulée son nouveau concept de « magasin connecté ».
Réalisé par l’agence Brandimage, ce nouveau point de vente respire la clarté et la modernité avec un blanc pixel, un blanc saturé qui écrase toutes aspérités. Ce décor spatial est évidemment évolutif et modulaire : tous les magasins Optic 2000 n’ont pas la même surface, et si l’effet de respiration est perceptible sur 120 m2 et plus, il ne sera pas aussi efficace sur 50…
Plus difficile aussi de déployer « le parcours client expérientiel » suggéré par des linéaires muraux et des linaires « flottants » cintrés par un cadre noir « comme une tablette numérique ». Car l’innovation tient à la digitalisation du magasin équipé d’écrans tactiles et de tablettes dotés d’un « miroir magique » pour des essayages virtuels, mais aussi pour la prise de mesure numérique par l’opticien. On imagine aisément que les dirigeants d’Optic 2000 préparent leurs clients à la seconde étape : le développement du e-commerce. A ce jour, l’enseigne se limite au click and collect : sur son site internet, on peut réserver une monture avec des verres, mais il faut aller l’acheter chez… un opticien ! Et on ne trouve pas encore d’essayage virtuel et encore moins de prise de mesure numérique…
Quoiqu’il en soit, ce nouveau concept de magasin connecté devrait permettre au leader français de familiariser ses affiliés à la réalité du cross-canal et dans le même temps de montrer aux clients digital natives qu’il est dans l’air du temps. Une nécessité pour des opticiens souvent conservateurs et encore peu sensibles aux nouvelles technologies…