Dans le secteur de l’optique-lunetterie, Français et Italiens se disputent la créativité et le leadership mondial, mais ils savent marcher d’un même pas pour faire progresser toute la filière et mieux encore dessiner son avenir. Ainsi, la commission européenne et la Federal Trade Commission (FTC) américaine ont approuvé la fusion dite vertical du français Essilor et de l’italien Luxottica, chacun leader sans son domaine, dont le mariage donne naissance à un géant incontestable qui va dynamiser (et secouer ?) tout le secteur. Côté salons, les deux grands événements mondiaux, SILMO et MIDO, ouvrent aussi une nouvelle ère symbolique sous l’impulsion de leurs représentants élus l’année dernière : Amélie Morel, présidente du SILMO et Giovanni Vitaloni, président du MIDO et président de l’Anfao (association nationale des fabricants d’articles optique). Issus de la même génération d’entrepreneurs, ils sont à la tête de sociétés indépendantes de lunettes, ils défendent la diversité, la créativité, l’esprit d’ouverture au monde tout en préservant les particularités culturelles de leur pays respectif. Deux personnalités accessibles et volontaires dont les points communs devraient faciliter les relations entre les deux salons complémentaires et dont le poids économique est majeur. Un des signaux le plus visible est le retour des grands fabricants italiens sur le SILMO qui entendent ne pas passer à côté d’un événement qui fait date chaque année en septembre, en miroir évident au MIDO en février.
Si le dernier SILMO a profité à plein de son 50ème anniversaire avec une attractivité remarquée tant en nombre de visiteurs que d’exposants, cette énergie a rejailli sur le MIDO offrant une édition dynamique qui a incarné « l'enthousiasme, les idées, les projets et l'innovation dans un secteur en constante évolution, où les entreprises avant-gardistes en matière de recherche et développement cherchent à réinventer l’optique-lunetterie », a souligné Giovanni Vitaloni.
Innovation et création : les tendances produits observées au salon parisien ont été confirmées au salon milanais. On retiendra le développement de montures toujours plus légères et confortables, elles garantissent un bien-aller identique au casual dans la mode qui insuffle un style décontracté au quotidien. Cet « easy wear » optique se traduit dans des lunettes en métal (la matière dominante) au design aérien et des lunettes en acétate ou en combiné métal/acétate aux lignes affinées et maîtrisées pour ne pas peser. Ce qui n’empêche pas l’acétate de s’afficher en volumes plus imposants, dans des coloris qui jouent la transparence, aux accents lumineux pour allumer le regard ou pastels pour alléger l’œil. Sachant que les coloris pastels ne sont pas toujours faciles à porter : ils se fondent dans la carnation et plombent le regard d’une mélancolie romantique qui ne sied pas à tout le monde. Mais il ne faut pas oublier que les montures les moins commerciales en apparence servent à animer un linéaire, donc à attirer le regard du chaland, même si la plupart du temps, il se réfugie derrière des montures rassurantes aux tonalités plus neutres…
Alors que le vintage est (enfin !!!) démodé et hors champs, le rétro futur prend le relais avec des lignes classiques twistées pour chahuter l’ennui. Le Windsor fait son retour, il trouve sa place dans des montures rondes, moyennes pour hommes et grandes pour femmes, un Windsor dans des motifs renouvelés et des coloris pétillants pour le twist qui sortent de l’esprit écaille un peu trop traditionnel. Dans un même esprit, les vrais ou faux Nylor soulagent le bas du regard et induisent l’idée de légèreté évoquée. D’autres formes émergent : l’octogonale et sa complice la demie octogonale, la carré hexagonale, la pilote ovalisée aux lignes un peu molles, et la papillon eye cat aux lignes avant-gardistes. Ces nouvelles géométries se retrouvent dans des lunettes combinées en métal et acétate qui superposent les matières pour créer des effets 3D et des lignes déstructurées — pas toujours convaincantes — mais qui cherchent à renouveler les faces, avec souvent des branches fines, en général assorties de manchons et de spatules travaillés.
Les solaires jouent la diversité poussée notamment par l’énergie créative des marques de mode qui dévoilent un panorama extensible de styles en accord avec leur propre territoire de marque. Les fabricants qui détiennent les licences lunettes de ces labels de mode s’échinent à sortir des chemins battus et à initier des succès commerciaux : des it-glasses à l’image des it-bags dont raffolent les fashionistas. Les lunettes griffées sont assurément un accessoire convoité, elles sont au cœur des tendances bien comprises par une industrie lunetière italienne conquérante.
Article paru sur Frequenceoptic.fr
Photo : © Gucci/Kering
In the eyewear industry, French and Italians are competing for creativity and world leadership, but they know how to take the same step to advance the entire industry and even better shape its future. The European Commission and the U. S. Federal Trade Commission (FTC) approved the vertical merger of the French company Essilor and the Italian Luxottica, each leader without its own domain, whose marriage gives birth to an indisputable giant that will energize (and shake?) the entire sector. On the trade fairs side, the two major world events, SILMO and MIDO, are also opening a new symbolic era under the impetus of their representatives elected last year: Amélie Morel-Martin, president of SILMO and Giovanni Vitaloni, president of MIDO and president of Anfao (a national association of optical goods manufacturers). Coming from the same generation of entrepreneurs, they are at the head of independent eyewear companies, defending diversity, creativity and a spirit of openness to the world while preserving the cultural particularities of their respective countries. Two accessible and voluntary personalities whose common points should facilitate relations between the two complementary trade fairs and whose economic weight is major. One of the most visible signs is the return of the big Italian manufacturers to SILMO, who intend not to miss out on a milestone event every year in September, in an obvious mirror at the MIDO in February.
While the latest SILMO took full advantage of its 50th anniversary with a remarkable attractiveness in terms of both visitors and exhibitors, this energy spilled over into the MIDO, offering a dynamic edition that embodied "enthusiasm, ideas, projects and innovation in an ever-changing sector, where cutting-edge research and development companies are seeking to reinvent eyewear optics", said Giovanni Vitaloni.
Innovation and creativity: the product trends observed at the Paris show were confirmed at the Milan show. We will remember the development of ever lighter and more comfortable frames, they guarantee a good fit identical to the casual in fashion that breathes a casual style into everyday life. This optical "easy wear" translates into metal goggles (the dominant material) with aerial design and glasses in acetate or combined metal/acetate with refined and controlled lines so as not to weigh. This does not prevent the acetate from being displayed in larger volumes, in transparent colours, with luminous accents to lighten the eyes or pastels to lighten the eye. Knowing that pastel colours are not always easy to wear: they blend into the skin tone and fill the eyes with a romantic melancholy that doesn't suit everyone. But we must not forget that the least commercial frames in appearance are used to enliven a shelf, therefore to attract the barge's attention, even if most of the time, it takes refuge behind reassuring frames with more neutral tones...
While vintage is (finally!!!!) old-fashioned and out of fashion, the retro future takes over with classic lines twisted to heckle boredom. The Windsor makes its return, it finds its place in round, medium and large frames for men and women, a Windsor in renewed patterns and sparkling colors for the twist that come out of the spirit scale a little too traditional. In the same spirit, true or false Nylor relieve the lower eye and induce the idea of evoked lightness. Other shapes are emerging: the octagonal and its accomplice the octagonal half, the hexagonal square, the oval-shaped pilot with a slightly soft line, and the butterfly eye cat with avant-garde lines. These new geometries can be found in combination metal and acetate glasses, which superimpose the materials to create 3D effects and unstructured lines - not always convincing - but which seek to renew the faces, often with thin branches, usually accompanied by sleeves and worked spatulas.
The diversity of the suns is driven in particular by the creative energy of the fashion brands, which unveil an extensible panorama of styles in accordance with their own brand territory. The manufacturers who hold the glasses licences of these fashion labels are struggling to get off the beaten track and initiate commercial successes: it-glasses like the it-bags that fashionistas love. The designer eyeglasses are undoubtedly a coveted accessory, they are at the heart of trends well understood by a conquering Italian eyewear industry.