Marqué par le grand bordel pandémique et l’enfermement sanitaire, le télétravail révèle des vestiaires masculins dépouillés de toute formalité pour l’été 21. Face aux écrans, les hommes troncs tiennent le haut et lâchent le bas. Le jogging mou, le shorty flottant et le bermuda ultra large assurent un confort nonchalant. Idem pour la basket pantoufle, la tong de plage et le combo claquettes/chaussettes qui libèrent les arpions. L’effortless s’exprime encore dans une déclinaison de costumes avachis comme des pyjamas. La dimension utilitaire tire aussi le mâle dressing vers une esthétique EPI (Equipement de protection individuelle) avec des lignes fonctionnelles, des volumes bien construits, une mode workwear qui se frotte à un street sport nonchalant.
Les lunettes n’échappent pas à ce relâchement utilitaire, bien qu’elles prennent des contours un peu plus sophistiqués et des configurations de plus en plus marquées chez les hommes privilégiant pour certains des lignes maximalistes. Quand d’autres choisissent un minimalisme présentiel : adieu les lunettes passe-muraille, bonjour les montures de caractère qui adoptent un « tailoring stylé », c’est-à-dire des lignes bâties au fil à plomb, bien équilibrés qui garantissent un confort absolue (une obsession masculine !) et la légèreté d’une plume...
Les matériaux technos type titane, ruthénium ou aluminium demeurent une valeur sûre, le métal en général tient la corde mais combiné avec un soupçon d’acétate ou une ponctuation en Windsor qui ajoute une vraie touche de raffinement... Pour autant, l’acétate revient en force, traité en mode ultrafin ou au contraire en épaisseur avec de la matière polie et caressante comme une sculpture. La palette de couleurs ignore les pastels tiédeux et les vifs fougueux, les teintes denses et profondes font frisotter les pupilles et englobent le regard viril d'une séduction ravageuse.
Photo : Monsieur Blanc © Maison Nathalie Blanc Paris