Est-ce nous qui, par nos modes de vie et nos activités, avons le sentiment que tout va plus vite qu’avant ? Ou sont-ce les événements du présent qui s’accélèrent ? Les temps longs semblent avoir disparu, noyés dans l’immédiateté de l’information en continu, l’histoire en continu devrait-on dire, qui réduit le présent à une image accrocheuse, une petite phrase racoleuse, un scandale fabriqué… Dans son dernier livre, L’Accélération de l’histoire : Des Lumières à l’Anthropocène paru au Seuil, le philosophe Christophe Bouton remarque que « plus on va vite, moins on a le temps de se retourner sur le passé et d’anticiper l’avenir, et plus on est prisonnier du présent, un peu comme dans un train à grande vitesse, lorsque le paysage défile si vite qu’on ne peut apercevoir fugitivement que la zone réduite située juste devant sa fenêtre. » Les progrès scientifiques et technologiques remarquables ont réduit l’espace et comprimé le temps. Et pourtant, qui ne s’est jamais plaint de ne pas avoir de temps pour être, pour vivre, pour penser, pour rêver, ne rien faire, anéanti par les rythmes de notre société (sur)productrice de bien-être utile et artificielle… ?
Alors, « une plage, des lunettes, rien d’autre », voilà ce que nous proposons pour répondre à l’impératif des vacances, une invitation à suspendre l’envol du temps (douce utopie) pour se mettre à nu et à l’arrêt, jusqu’à un naturisme technologique où les écrans impudiques se mettent en veille. En ne pensant pas trop à la rentrée qui va venir à grande vitesse…
MO FASHION EYEWEAR n°118 à lire ici
#temps #accélération #décélération #vacances #été #déconnexion #dominiquecuvillier #trendmarkpublishing