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Notre société questionne beaucoup le genre, à tort et à travers. Le mouvement LGBT participe à ces questionnements, il désigne les personnes non strictement hétérosexuelles et cisgenres (lesbiennes, gays, bisexuel-les et trans), un mouvement qui s’est élargi avec l’acronyme LGBT+ intégrant les personnes queer, intersexuées, asexuel-les et les pansexuel-les, des personnes attirées par les femmes, les hommes et les non-binaires. Des sensibilités et des différences, pour ne pas dire divergences qui participent à une destruction des codes du genre, sans que la société dans son ensemble ait envie d’effacer définitivement l’opposition entre hommes et femmes.
Sur le plan de l’égalité, le combat est loin d’être achevé, un long chemin reste à parcourir. Sur le plan des apparences, la mixité des styles est en marche depuis longtemps, avec des emprunts de vêtements et d’accessoires d’un vestiaire à l’autre, sans que disparaissent les spécificités physiques et les sensibilités psychologiques. Il en est de même pour les lunettes dont certaines d’entre elles sont mixtes, mais avec une domination genrée pour l’ensemble des collections. La raison principale est morphologique. Les hommes ont fréquemment un visage plus carré et les femmes plus triangulaire, même si ce n’est pas une règle absolue. La structure osseuse est aussi plus massive chez les hommes ainsi que la densité et le volume musculaire notamment dans la zone péri-orale. Enfin, la barbe reste un attribut masculin toujours vivace qui occupe peu ou prou une grande partie du bas du visage et change son équilibre avec la partie supérieure.
Respecter les caractéristiques d’un visage masculin ou féminin est donc une nécessité, et dans le même temps, il faut se conformer aux représentations mentales. Pour ce numéro dédié aux lunettes des hommes, nous ne craignons pas de forcer le trait de ces représentations qui rappellent que l’indispensable égalité entre les hommes et les femmes a un sens sur la trame de leurs différences, sans conduire à l’indifférenciation des sexes ou dans l’indigeste gloubi-boulga de l’écriture inclusive qui déstructure la langue réduite à un verbiage idéologique. Une personne a un genre, un sexe, ou pas, elle n’en reste pas moins un humain avec des attributs physiques marqués ou effacés, qui sont autant de repères bien utiles pour la séduction. Finalement, le mouvement LGBT+ ne s’y trompe pas puisqu’il défend la sexualité plurielle des corps qui se rencontrent, avec ou sans lunettes.
MO FASHION EYEWEAR n°131, à lire ici
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