La prévision regarde vers le passé, la prospective se tourne vers l'avenir, en principe. L'une prolonge les trajectoires tracées, l'autre construit de nouvelles voies. Dans le domaine de la mode, nous sommes autant dans le passé que dans le futur. Les tendances continuent de flirter avec le vintage dont raffolent les passionnés des styles des décennies précédentes ; dans le même temps, les tendances initient de nouvelles esthétiques « futuristes » pour nous inviter à regarder plus loin.
La consommation est un cycle ou plus exactement, une succession de cycles qui s’accélère, démonstration de notre impatience. Serions-nous à ce point blasés pour ne plus profiter de l’instant, de l’existant ? Temps long, temps court, les habitudes d’achats varient d’une personne à une autre et des capacités de notre résistance face aux nouveautés qui déferlent en flux continu.
Une paire de lunettes correctrices est un dispositif médical qui se frotte à la mode, au design pour suivre les tendances, mais nous en changeons en moyenne entre 2 ans et demi et 3 ans. Temps long… Ce qui est moins vrai pour les lunettes de soleil où le renouvellement est en moyenne de 8 à 12 mois. Temps court… Des rythmes qui diffèrent d’un pays à l’autre, mais ne devraient pas limiter le développement du secteur de l’optique-lunetterie. Selon Grandviewresearch/Businesscoot, le marché mondial de l'optique, pesait 155,69 milliards d’euros en 2022 et devrait atteindre une valeur de 296,74 milliards d’euros d'ici à 2030. En France, le chiffre d’affaires de l’optique était 6,6 milliards d’euros, et après le trou d’air de 2020 causé par le Covid-19 où les ventes étaient tombées à 5,9 milliards d’euros, elles grimpaient à 6,8 milliards d’euros l’année suivante et à 7,2 milliards d’euros en 2022.
Si les ventes de lentilles de contact progressent sensiblement, les lunettes optiques et solaires dominent largement, plébiscitées pour leur style qui est le véritable moteur de croissance. Les marques de mode et de luxe renforcent la dimension statutaire des lunettes griffées, les marques créateurs animent le marché avec une créativité renouvelée, les lunetiers traditionnels se réinventent en collant au plus près des tendances et des nouveaux entrants tentent de bousculer tout le monde... En conséquence, l’offre s’élargit et la concurrence aiguise ses couteaux pour prendre une part du gâteau des lunettes, objets de désir qui en mettent plein la vue. Illustration dans MO Fashion Eyewear 125…
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